de la mission FPC
Plus récemment, les séminaires 2023 et 2024 du Réseau FEF se sont penchés sur ce même sujet. Je vous encourage à visionner les interventions de Roland Frauli, Matthieu Gangloff et Erwan Cloarec sur la chaîne YouTube du Réseau FEF.
La plupart des experts reconnaissent que le Nouveau Testament (NT) parle de l’Église sous deux formes : l’Église universelle et les Églises locales. Selon Émile Nicole, elles sont « deux manières différentes de percevoir et désigner une seule et même réalité[1] ». L’aspect universel se trouve par exemple dans Éphésiens 5.25 : « Christ a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle », ou Actes 20.28 : « pour faire paître l’Église de Dieu qu’il s’est acquise par son propre sang ».
À plusieurs reprises, les auteurs du NT mentionnent l’Église locale avec une formulation qui sous-entend l’Église universelle. L’expression n’est pas « l’Église de tel lieu », comme cela est traduit en français, mais plutôt littéralement « l’Église qui est en tel ou tel lieu ou maison[2] »[3]. C’est l’Église « Une » qui se réunit à tel endroit. « Les Églises locales sont donc des concrétisations de l’Église « en Christ » en des lieux donnés, et non des « parties » ou des « miettes » de cette Église[4]. » Elles sont des expressions de l’Église « Une ».
Une dimension intermédiaire est aussi présente dans le NT entre l’Église « Une » et ses manifestations locales. Cette dimension translocale de l’Église est très présente dans le NT : les Églises locales sont en relations les unes avec les autres. Ces relations s’expriment de plusieurs manières : des ministères translocaux (Paul et ses équipiers par exemple), la solidarité financière, les lettres, des délégués d’Églises, la conférence de Jérusalem[5], etc.
Les Fondements bibliques d’APC/FPC expliquent : « Contrairement à la structure de l’Église locale pour laquelle il y a un ordre précis dans le NT […], la structure intermédiaire n’est ni ordonnée ni précisément définie ! Pourtant elle existe, et elle est bien souvent présente. […] C’est cette présence massive, même si elle est souvent ignorée, ce précédent biblique, qui devrait nous inciter à la prendre en considération. Si cette structure intermédiaire avait des raisons d’être à l’époque, il est vraisemblable qu’elle en a encore aujourd’hui[6]. »
Dans son récent document Être et vivre l’Église « Une », le Réseau FEF confesse que : « Ce qui a souvent motivé les rapprochements était moins spirituel et théologique que fonctionnel et pragmatique, et que, de même, les manières de vivre l’Église locale ont parfois souffert de la même tendance[7]. » Nous devons donc vivre l’Église « Une », non pour des raisons pragmatiques de collaboration, mais pour des raisons théologiques !
Je termine par un mot personnel. Quand je fréquentais le groupe de jeunes dans les années 2000, un intervenant externe m’a raconté ce qui était en train de se vivre en France dans le monde évangélique. La demande de pardon de 2001, qui est à mon sens l’évènement clé de l’histoire récente de l’Église évangélique en France, était en train d’ouvrir de nouvelles perspectives pour vivre l’Église « Une » en France. Cela m’a profondément réjoui.
[1] Émile NICOLE, « L’Église selon le Nouveau Testament », Les Cahiers de l’École pastorale 31, 1999, p. 6.
[2] 1 Corinthiens 1.2.
[3] L’Église, les Églises et les œuvres, Marpent, BLF Éditions, 2019, p. 35.
[4] Ibid.
[5] Actes 15.
[6] Fondements bibliques d’APC/FPC, 2.2.1.1.
[7] Être et vivre l’Église « Une », article 5, https://reseaufef.com/declaration-commune-8-unions-membres-sengagent-a-vivre-leglise-une-ensemble, 2024.
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