de la mission FPC
J’ai une question pour vous… Quel est le point commun entre :
– Mettre des pommes dans un arbre,
– Aller au KFC au Japon,
– L’île Kiritimati,
– Aller à la messe en roller à Caracas,
– Aller au sauna avant de se jeter dans la neige en Finlande,
– Faire un barbec’ sur la plage en Australie.
Je suis sûr que vous l’avez trouvé… c’est bien entendu Noël ! (bon, en même temps, vu le titre, ce n’était pas si compliqué 😊.)
Noël est bien souvent synonyme de festivités. Les sapins avec leurs décorations (avant de mettre des boules, on y accrochait des pommes), les marchés, les repas et bien d’autres traditions, montrent que Noël est célébré dans le monde entier. Les Européens ont même nommé une île du nom de Noël – Kiritimati signifie Noël dans la langue locale. Bon, l’île a été « découverte » par James Cook un 24 décembre, cela a probablement facilité le choix du nom… En tout cas, il est clair que Noël est attendu par beaucoup, petits ou grands.
En parallèle, Noël, cette fête si particulière, peut aussi être un moment de solitude, de souffrances ou de souvenirs douloureux pour certains. Mettons-nous à la place du vieil homme, dans son EPAHD, qui n’aura pas la visite de sa famille cette année. Ou encore l’étudiante étrangère qui ne peut pas retraverser l’océan, faute de moyens, et qui sera peut-être seule ce soir-là. Que dire du jeune garçon, dont les parents viennent de se séparer et qui sera un jour chez l’un, un jour chez l’autre ? Ou de la femme ukrainienne, récemment veuve, qui passera son premier Noël sans son mari et père de ses enfants.
Alors, comment aborder Noël cette année, que nous le fêtions ou non ? A travers cette question, j’aimerais que nous revenions au premier Noël : un jour où la joie et la difficulté ont cohabité de manière intense…
Noël, c’est l’histoire d’un couple qui attend son premier enfant. Alors que Marie est presque au terme de sa grossesse, avec son mari, ils vont devoir voyager environ 150 km. Un trajet qui s’est effectué sans voiture, ni trottinette électrique. Ils ont dû tout faire à pied, peut-être juste avec l’assistance d’un âne : 150 km, sur des chemins poussiéreux et parfois montagneux, les pieds enflés, les douleurs de 9 mois de grossesse, dormant on ne sait où, … Voilà un Noël qui vend du rêve !
Et pour couronner le tout, arrivés à Bethléem, plus d’endroit où dormir. Auberges, hôtels, Air BNB, … tout est bouclé ! Ils se retrouvent à la rue. Imaginons un peu le stress : premier accouchement sans sage-femme et, probablement, des animaux comme seuls témoins de la scène. C’est dur. Et que dire de ce petit bébé ? Il a quitté le confort utérin pour se retrouver dans une mangeoire.
Ce bébé, Jésus, va grandir. Il va tomber lors de ses premiers pas, peut-être se cognera-t-il le petit orteil contre la table basse du salon. Il connaitra le deuil de son père. Il va suer dans son atelier de charpentier. Il aura faim, soif. Il marchera, lui aussi, des centaines de kilomètres, sur les routes poussiéreuses et montagneuses. Sa famille va parfois le traiter de fou. Et un jour, comble de la souffrance, il sera insulté et fouetté. On lui crachera dessus et on le frappera. On lui plantera un clou dans chaque poignet, un dans les chevilles. Il sera exposé aux yeux de tous, ensanglanté, écorché vif, et finalement transpercé dans le côté. Durant des heures il aura suffoqué, étouffé sous le poids de son propre corps.
Et pourtant, si on revient à cette première nuit de Noël, les anges eux-mêmes auront fait la fête. L’ange dit : « je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une source de grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur. Voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire.» (Évangile de Luc, chapitre 2, versets 10 à 12).
Le premier Noël, c’est le point de contact entre la souffrance humaine et la bienveillance de Dieu. Il n’est pas resté à rien faire, assis sur un nuage, se prélassant et se donnant du bon temps. Non. Dieu a visité l’humanité par compassion. Il a marché parmi les hommes et les femmes, comme pour leur laisser un petit mot : Je comprends votre souffrance. J’ai aussi été seul. J’ai aussi été abandonné, fatigué, affamé, … Mais il y a un espoir ! Un espoir chanté par des anges. Cet enfant dans la mangeoire a vécu parmi nous et souffert toute sa vie durant, pour nous montrer que Dieu est rempli de bienveillance.
Quelques temps après cette naissance improbable, cette petite famille fuit en Egypte. Ils deviennent des migrants, des réfugiés politiques parce que le roi Hérode, jaloux et orgueilleux, prend une décision terrifiante : exterminer tous les enfants de moins de deux ans de la région – ceci afin d’être sûr que l’enfant Jésus soit dans le lot. En effet, certains lui ont dit que ce petit garçon deviendrait le vrai roi. Il n’en fallait pas plus pour déclencher sa fureur, tel un lion exterminant la portée de son rival pour s’assurer de garder la tête du clan. Une fois la mort d’Hérode connue, Marie, Joseph et Jésus reviennent dans leur pays.
Mais Jésus continuera à connaître le rejet. De la part de sa famille parfois, de son peuple d’autres fois. Un ami « fidèle » le trahira pour trente pièces d’argent (l’équivalent d’un mois de SMIC de l’époque).
« Elle (la Parole de Dieu, à savoir Jésus dans le contexte) est venue chez les siens, et les siens ne l’ont pas accueillie. Mais à tous ceux qui l’ont acceptée, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le droit de devenir enfants de Dieu » (Évangile de Jean, chapitre 1 versets 11 et 12).
Dans son rejet, Jésus fait preuve d’hospitalité. Noël nous déclare une chose importante. Le seul moyen de pouvoir connaître l’accueil favorable de Dieu, c’est en acceptant de faire confiance en celui qui est venu nous rendre visite. Noël, c’est Dieu qui vient à la rencontre de l’humanité, pour que nous puissions retrouver le chemin de la maison de Dieu.
Jésus dit : « Que votre cœur ne se trouble pas ! Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Si ce n’était pas le cas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. […] C’est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie. On ne vient au Père qu’en passant par moi. » (Évangile de Jean, chapitre 14, versets 1, 2 et 6).
« La vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et on l’appellera Emmanuel, ce qui signifie « Dieu avec nous ». » (Évangile de Matthieu, chapitre 1 verset 23).
Noël, c’est Dieu en visite auprès de l’humanité. Il ne le fait pas à la manière d’un homme politique en campagne électorale. Il ne vient pas comme une star de la chanson s’arrêtant à l’Arena de Bethléem lors de sa tournée mondiale. Il ne lance pas un nouveau défi tel un influenceur sur TikTok : « accouche dans une mangeoire ! ». Il n’enquête pas comme un journaliste montrant les conditions de travail des bergers obligés de travailler de nuit sans revalorisation salariale. Il a fait bien plus et bien mieux que cela.
Le 20 juillet 1969, Armstrong pose son pied sur la lune et dit cette phrase mémorable :
“C’est un petit pas pour un homme, un bond de géant pour l’humanité”.
2 ans plus tard, le 31 août 1971, James Irwin marche à son tour sur la lune. Voilà ce qu’il dira à son retour :
“Le plus important n’est pas qu’un homme ait marché sur la lune, mais que Dieu ait marché sur la terre dans le corps de Jésus-Christ”
Noël, c’est Dieu en visite auprès de l’humanité. C’est Dieu qui se met à marcher sur la terre. Alors comment appréhender ce nouveau Noël ? En nous souvenant de la naissance de Jésus. Elle signifie que Dieu est rempli de bienveillance envers enfants, femmes et hommes. Noël est une fête qui nous rappelle avant tout que Dieu a lui-même souffert et peut compatir à nos propres difficultés. Jésus a traversé toutes ces épreuves dans le but de nous ramener à la maison, vers Dieu lui-même.
Benjamin Mathiot
Mission FPC
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