de la mission FPC
Hélas, non content de jouir de cette organisation sans pareille, de ce bonheur durable et de cette paix continue, homme et femme se laissent séduire par le désordre et réintroduisent le chaos. En usurpant la place du Créateur (« Vous serez comme des Dieux[2] » !) ils quittent la leur et bouleversent l’harmonie. L’homme abandonne sa place, refuse le rôle que lui a confié son créateur et propose une nouvelle organisation du monde. C’est le retour du chaos.
Le péché a cet effet. Là où l’harmonie règne, il dévaste, désordonne, brouille, sème la confusion et le désordre. Combien de relations brisées à cause d’un mensonge ? Combien de familles détruites par l’infidélité ? Combien de vies gâchées par l’égoïsme, quand les désirs des uns prennent le pas sur la justice et l’équité au détriment des autres ?
En Jérémie 4, verset 23, alors que le prophète dénonce avec fermeté les péchés du peuple, il déclare : « Je regarde la terre, et je constate que c’est le chaos et le vide[3] ! ».
Livré à lui-même, l’homme est un agent du chaos. Il détériore, chaque jour un peu plus, la belle création de Dieu. Ce que Dieu a fait, l’homme le défait. Ce que Dieu a créé, l’homme le « décrée ».
Dieu ne reste pas impassible. Alors que le monde courait à sa perte. Dieu a décidé de « sortir de son repos » ! Il a repris son activité créatrice pour contrecarrer l’œuvre destructrice d’une humanité rebelle manipulée par Satan.
L’Évangile de Jean, au moment d’expliquer le mystère de l’incarnation, se réapproprie le vocabulaire de Genèse 1 et 2. Son prologue, les versets 1 à 18, est un bijou. Il présente la Parole créatrice de Dieu devenue chaire, accessible et audible. Dieu va parler à nouveau. Dieu va harmoniser à nouveau. Dieu va créer à nouveau. Comment ? Par un petit enfant. De même que « l’Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux[4] », son ombre couvre Marie[5] qui tombe miraculeusement enceinte. Blocher commente : « Les réminiscences de Genèse 1.2 dans l’annonce de sa conception (Luc 1.35) suggèrent la mise en branle d’une nouvelle création[6] ». Dieu s’apprête à organiser à nouveau. L’enfant à naître est le premier d’une nouvelle création. Ce nouvel Adam[7] tiendra le rôle que Dieu lui a donné : il naîtra (création), mourra (décréation) et ressuscitera (recréation). Il accomplira le motif de la rédemption, démarrera une nouvelle humanité, et réinstaurera la paix. Il en est le prince[8].
Voici le sens de Noël : Dieu n’en a pas fini avec ce monde déchu. Dieu ne l’a pas livré à la destruction, mais entend bien le restaurer. Cette restauration démarre par une naissance.
Alors que nous nous apprêtons à fêter Noël, que la source première de nos réjouissances reste cette merveilleuse nouvelle : Dieu ordonne notre chaos, restaure ce qui est brisé et remplit nos vides. En Jésus, le chaos cède place à l’harmonie. La mort à la vie. L’angoisse à la joie.
[1] Tohu va-bohu en hébreu.
[2] Genèse 3.5.
[3] Tohu va-bohu même expression qu’en Gn 1.2.
[4] Genèse 1.2.
[5] Luc 1.35.
[6] Henri Blocher, La Doctrine du Christ, Edifac, 2002, p. 158.
[7] 1 Corinthiens 15.12-58, Romains 5.12-21.
[8] Esaïe 9.5.
Mission FPC
Merci pour cette exortation et en vous souhaitant à tous un paisible Réveillon de Noël.
Fam. Balhuizen