de la mission FPC
Les thèmes de ce survol de l’épître de Jacques, retenus par Erwan, étaient la place de l’épreuve dans la sanctification (chapitre 1), le désir coupable de se chercher une place parmi les « grands » au détriment de l’accueil des « petites gens » (chapitre 2), la foi et les œuvres (chapitre 2), la puissance disproportionnée de ce petit membre qu’est la langue (chapitre 3) et enfin la place de l’onction d’huile dans l’Église locale (chapitre 5). Je développerai pour chaque thème la doctrine, l’implication puis l’application.
1. Notre réaction à l’épreuve détermine si elle sera un moyen de perfectionnement spirituel ou bien une tentation au péché. Cela implique que nous ne pouvons jamais affirmer que Dieu nous tente. Car l’épreuve devient tentation lorsque nous ne considérons pas que la main souveraine et bonne de Dieu emploie aussi les circonstances difficiles pour nous sanctifier, comme l’orfèvre utilise le feu qui sublime l’or. Il nous faut donc user de patience et de foi, nous laissant abaisser par la providence de Dieu afin d’être relevés meilleurs par celle-ci.
2. Dieu a principalement choisi les insignifiants aux yeux du monde pour se glorifier[i]. C’est donc agir contre la logique de Dieu que de penser mieux répandre la connaissance de sa gloire en flattant les puissants de ce monde, et en méprisant les faibles. Il ne s’agit pas d’être marxiste… Mais il y a une nécessité de préserver une réelle indépendance (et donc intégrité), en refusant le pragmatisme du jeu d’influence. Car la fin ne justifie pas les moyens. La vraie puissance influente c’est l’Évangile de Dieu[ii] proclamé et vécu pratiquement par d’humbles serviteurs[iii]. L’Église doit donc rester vigilante devant la tentation de choisir pour étendard de la cause, ce qui serait grand selon le monde.
3. Les œuvres sont une nécessité de la vie chrétienne comme le fruit l’est de l’arbre. Cela implique qu’une vie chrétienne sans œuvres correspondantes, n’est chrétienne que de nom. Cette affirmation de Jacques n’a rien de dissonant avec celles du Christ dans le sermon sur la montagne[iv] ou celles de Paul dans ses épîtres[v]. Il est légitime d’émettre des doutes sur la validité d’une profession de foi démentie habituellement par une vie contraire à l’Évangile. Exhortons-nous les uns les autres aux bonnes œuvres.
4. La langue peut bénir ou maudire avec des effets massifs sur la vie des auditeurs. Il est donc nécessaire que les enseignants ne soient pas nombreux au point d’inclure ceux dont la maîtrise fait cruellement défaut. Un jugement plus sévère est logiquement réservé à ceux dont le rôle est de parler au peuple de Dieu et en son nom. Enseignants, examinons nos motivations afin de parler pour le meilleur. Cette vigilance vaut aussi pour ceux qui n’exercent pas de ministère de la Parole formel. Nous faisons tous usage de ce petit feu capable de consumer une grande forêt. Erwan ajoute utilement que les faux compliments sont toutefois proscrits, une bénédiction ne pouvant provenir du mensonge. À l’opposé, la critique peut apporter la vie dès lors qu’elle est façonnée sur le chemin de la vérité.
5. L’onction d’huile est, dans le cadre approprié, un moyen de grâce à disposition de l’Église de Jésus-Christ, aujourd’hui, en vue d’une guérison (physique et/ou spirituelle). Cela implique, comme pour toute pratique ecclésiale, une approche théologique et pastorale solide, sans laquelle maintes dérives ont lieu. En plus d’être enseignés à ce sujet, l’Église et ses membres doivent s’interroger sur la place accordée à la confession des péchés (ces péchés peuvent être cause de maladie, bien que cela ne soit en rien systématique[vi]).
[i] Voir 1 Corinthiens.
[ii] Romains 1.16.
[iii] Actes 2.47.
[iv] Matthieu 7.21-23 ; Luc 6.46.
[v] Par exemple Romains 6.19-22.
[vi] Par exemple Jean 5.14 ; 1 Cor. 11.29-30.
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