Noël, le mystère de l’incarnation

Le sapin de Noël symbolise à la fois la vie et la lumière. En effet, le sapin demeure vert pendant tout l’hiver, alors que le reste de la nature semble mort. Il est donc symbole de vie. Quant à la lumière dont il est paré, elle rappelle l’étoile de Bethléem qui éclaire la nuit, symbole d’espérance.

À Noël, la vie et la lumière s’incarnent en Jésus, venu dans notre monde pour éclairer tous les humains et leur donner la vie éternelle. « Personne n’a jamais vu Dieu ; Dieu le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître (1) ». Nous pouvons connaître vraiment qui est Dieu au travers de Jésus-Christ, son Fils unique ! Le christianisme n’est pas en fait une religion, ni une institution, ni une simple observance de règles, ni une philosophie, ni une connaissance académique… Le christianisme, c’est une Personne, Dieu, avec qui on entre en relation comme avec un Père présent et proche, attentif et parfait qui se dévoile et nous parle au travers de Jésus-Christ, son Fils unique. En la personne de Jésus, Dieu est venu s’incarner (prendre un corps humain) dans le monde. C’est le sens de Noël.

« Elle [la Parole, Jésus] est venue chez les siens… » (v. 11). Il est venu en personne, ouvertement et publiquement. « La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous » (v. 14a). La Parole éternelle, Dieu Lui-même, est devenue un être humain comme nous !

Je me rappelle encore une conversation que j’ai eue avec un garçon de 12, 13 ans lorsque j’avais un stand au marché de Noël à Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais. Il venait souvent à notre chalet pour admirer des objets de l’artisanat équitable du SEL. Un jour, alors qu’il s’intéresse particulièrement à l’une des crèches posées sur notre présentoir, je lui explique l’histoire de Noël. Au moment où je lui dis que le bébé qui se trouve là, Jésus, est Dieu lui-même, il me pose, en se grattant la tête, cette question théologique profonde : « Je ne comprends pas trop ce que tu viens de m’expliquer. Comment c’est possible que ce bébé qui est né et qui vient de commencer à exister sur terre existait déjà bien avant sa naissance comme Dieu ? » Je reste bouche bée, et ce garçon s’en va sans recevoir finalement une explication satisfaisante de ma part, alors que je suis à l’époque étudiant en théologie…

Et pour cause : Dieu a manifesté sa sagesse insondable par le mystère de l’incarnation. Le Créateur de l’univers, le Maître suprême de l’Histoire s’est abaissé au point de naître dans une étable. Le Fils de Dieu, l’Être éternel est devenu un vrai bébé humain fragile, sans pourtant cesser d’être Dieu. Et ça, nous ne pouvons pas l’expliquer par notre intelligence limitée !

Noël est aussi une tragédie. Son peuple ne l’a pas accueilli à bras ouverts, alors qu’il est venu comme Sauveur du monde, Lumière de tous les humains. Il a été rejeté par le monde qu’il a créé, et haï par le peuple qu’il aimait. 33 ans après sa naissance à Bethlehem, Jésus a été cloué sur une croix et tué atrocement. Mais en réalité, c’est lui qui a offert volontairement sa vie innocente pour nos péchés, par amour pour nous. C’est pour cela qu’il est écrit que la Parole [Jésus] « a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité » (v. 14b). La Bible dit que sa mort (accompagnée de sa résurrection) est la seule base sur laquelle nos péchés – les vôtres, les miens et ceux du monde entier – peuvent être entièrement pardonnés par Dieu.

Puisqu’il est Sauveur, Jésus nous sauve aujourd’hui encore de nos péchés. Puisque le salut est une libération, Jésus est puissant pour nous libérer aujourd’hui de la culpabilité, du jugement, de la peur et de la mort.

Le plus grand cadeau de Noël que Dieu offre à chacun de nous, est gratuit pour nous qui le recevons. Mais pour celui qui l’offre, il a coûté très cher : la vie de son Fils unique bien aimé. Dieu, le Père a envoyé son Fils dans notre monde à cause de son immense amour. En donnant son Fils, il se donnait lui-même entièrement.